Chute annoncée de F. Bayrou : "Une crise de régime ?"
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A la Une de la presse, ce lundi 8 septembre, le vote de confiance, cet après-midi, à l’Assemblée nationale, qui devrait, sauf surprise, entraîner le départ de François Bayrou. Les législatives en Norvège, où le principal parti anti-immigration a le vent en poupe, et où il a beaucoup été question de l’impôt sur la fortune durant la campagne. Et l’arrivée de la "télé lente" en France.
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A la Une de la presse française, le vote de confiance, cet après-midi, à l’Assemblée nationale, qui devrait, sauf surprise, entraîner le départ de François Bayrou.
"La dernière bravade" : La Croix, le journal chrétien, perçoit la décision du Premier ministre d’engager la responsabilité de son gouvernement sur la question de la dette comme un geste de défi. Un pari perdu d’avance, d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, qui évoque "la chronique d’une chute annoncée".
Une "chute programmée", d’après Le Figaro, qui juge "très improbable" que François Bayrou parvienne à obtenir la confiance d’une majorité de députés, après avoir échappé à huit motions de censure.
"Je suis venu vous dire… " : Libération cite la chanson de Gainsbourg reprenant un poème de Verlaine. Le titre est poétique, mais le pronostic sans appel : pour Libé, le chef du gouvernement "n’obtiendra pas" la confiance des députés, ce qui serait une première sous la Vème République. Le résultat de sa politique de "tout à l’ego", d’après Libé, qui ironise sur "la très haute idée" que François Bayrou aurait de lui-même, avec un "bingo" signé Coco de ses neuf mois à Matignon, où François Bayrou est arrivé en disant faire face à "un Himalaya de difficultés", avant de se retrouver empêtré, entre autres, dans l’affaire Bétharram.
La presse française envisage déjà l’après-Bayrou. Que va-t-il se passer après son probable départ? La Dépêche du Midi ne le sait pas encore, mais s’interroge sur le dénouement d’"une situation aussi bloquée qu’inédite". Où trouver "la perle rare" pour remplacer Bayrou ? Le Parisien/Aujourd’hui en France assure qu’Emmanuel Macron "veut aller vite", alors qu’une journée sociale "à haut risque" se profile dès mercredi, à l’appel du mouvement "Bloquons tout", que certains comparent déjà à celui des "Gilets jaunes".
D’après L’Opinion, le président "cherche un profil susceptible d’éviter une motion de censure", si tant est qu’il existe, ce qui pourrait l’obliger à dissoudre une nouvelle fois l’assemblée - même s’il n’est pas certain que cela règle quoi que ce soit non plus, au sens où une majorité resterait introuvable. D’où les appels à la démission du président.
La crise politique française est scrutée de très près par la presse européenne. D’après le journal espagnol El Pais, "la France flirte avec une crise de régime", la Vème République montrant selon lui "des signes d’épuisement face à un Parlement fragmenté".
The Guardian, le quotidien britannique, estime que la crise a été déclenchée par la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée en juin 2024, et qu’elle révèle "le profond fossé entre le peuple et ses dirigeants politiques", la colère des Français bénéficiant à l’extrême droite et mettant l’alliance de la gauche "à rude épreuve".
Pour Le Soir, en Belgique, le "moteur" de cette crise s’est enrayé plus tôt, dès 2022 lors de la réélection d’Emmanuel Macron - dont la victoire n’a été suivie "d’aucun état de grâce", mais d’un grand mouvement de mécontentement, provoqué par la réforme des retraites. Quelle que soit la chronologie retenue, plusieurs quotidiens internationaux, dont le journal suisse Le Temps, voient Emmanuel Macron "seul au front et plus fragile que jamais".
En Norvège, les électeurs se rendent aux urnes jusqu'à ce soir pour élire un nouveau Parlement. Dagbladet, l’un des principaux quotidiens norvégiens indique que "l’économie, la fiscalité et les inégalités ont été des thèmes importants" de ces élections, dont sondages annoncent des résultats serrés entre le bloc de gauche mené par le Parti travailliste du Premier ministre Jonas Gahr Store et le bloc de droite, dominé par le Parti du progrès, de Sylvi Listhaug, un parti anti-immigration.
D’après la journal suédois Dagens Nyheter, cette fille d’agriculteurs aurait décidé de jouer à fond "la carte suédoise" - de pointer du doigt les problèmes de délinquance et de trafic de drogue de l’autre côté de la frontière, en Suède, pour justifier ses positions anti-immigration et demander une politique plus répressive en Norvège.
Si ces discours semblent trouver un écho de plus en plus large, la question qui a "le plus enflammé les élections législatives norvégiennes" a été le débat sur "le maintien, la réduction ou la suppression de l'impôt sur la fortune", selon The Guardian, ave d’un côté ses défenseurs, qui soutiennent l'impôt sur la fortune constitue "la pierre angulaire d'un système fiscal progressif qui a contribué à créer l'une des sociétés les plus égalitaires d'Europe", et de l’autre, ses détracteurs, qui l’accusent de nuire à la croissance et d’alimenter l’exil fiscal. Avec l'Espagne et la Suisse, la Norvège est l'un des derniers pays européens à encore taxer le capital de cette manière.
La Norvège, pays de l’impôt sur la fortune et de la "slow TV", ces programmes télévisés qui sont de véritables éloges à la lenteur. On ne sait pas encore si un éventuel nouveau gouvernement adoptera ici en France l’impôt sur la fortune, mais ce qu’on sait déjà, c’est que la télé publique hexagonale reprend dès aujourd’hui ce concept de "télé lente", et qui fait florès en Norvège mais aussi en Suède. Pendant trois semaines, et durent 504 heures au total, les téléspectateurs pourront contempler le rituel amoureux des cervidés de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines, sur la plateforme de nos confrères de France Télévisions. De quoi patienter sans anxiété et en douceur jusqu’à l’éventuelle formation d’un nouvel exécutif. Lu dans Libération.
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